La Cabane Hurlante

J'avais rendez vous avec mon petit frère à la cabane Hurlante. Je me préparais dans mon bureau, revêtant un gros manteau de laine noir et d'épaisses bottes marrons. Je ferais mes yeux un instant en me concentrant pour que mes cheveux deviennent eux aussi noirs. Ce n'était pas le moment de me faire remarquer. Que se passerait il si quelqu'un s'apercevait que je quittai le château pour m'évader avec mon petit frère ? J'aurais probablement des ennuis. Bien sûr, je pourrais toujours inventer un quelconque mensonge, mais ce n'était pas ma spécialité. Je préférais être franche et honnête.

Je descendis d'un pas léger les escaliers séparant mon bureau de la porte d'entrée. Une fois dehors, un vent glacial me fouetta le visage. Mon frêle corps frileux souffrait des bourrasques. Oh bien sûr, j'étais certaine que mon inconscient frère de onze ans trouverait le temps très bon. Il n'avait jamais été aussi sensible que moi. Je marchais sur le chemin en direction du grand portail. Sortant un trousseau de clef, j'ouvris une petite ouverture sur le côté. Je marchais d'un bon pas jusqu'au village sorcier pour rejoindre Gino. Une fois arrivée, je ne le vis point. Je me dirigeai vers la cabane Hurlante et entendit un morceau de musique. Je n'osais pas crier : "Gino, c'est toi !" Et si un mangemort se cachait derrière ce mur de bois ? De ma baguette, je murmurai :

- Homulus revelio

Je detectai la présence d'un être humain, de petite taille. Ce n'était donc pas un enchantement. Je pris mon courage à deux mains en m'approchant :

- Gino ?!

La musique continua de résonner dans la cabane hurlante. Mon ouïe développé me permis d'entendre la voix de mon petit frère en train d'allumer un faisceau de lumière au bout de sa baguette. Je m'approchai de quelques pas. Gino me donna l'instruction de suivre la musique pour le trouver.  Je restais quelques instants devant la porte en vieux bois de chêne. Enfin, je la poussai. Elle grinça atrocement. J'entrai dans la vieille bâtisse. Puis, je refermais la porte derrière moi. me voilà prise au piège si piège il y avait. Ma baguette brandie devant moi, je fis un pas, puis un autre. A chaque mouvement que je faisais, le parquet grinçait. Je suivis la musique jusqu'à rejoindre mon petit frère, je lui murmurai tout doucement, de sorte qu'il soit le seul à pouvoir m'entendre :

- Pourquoi tu ne m'as pas attendu à l'entrée ?

J'aurais préféré qu'il m'attende à la sortie du château pour que nous fassions le trajet reliant Poudlard du village ensemble. Je pensais aussi qu'il aurait pu m'attendre devant l'entrée de la cabane hurlante, afin que nous en découvrissions ensemble les lieux. Cependant, je ne lui en voulais pas. Je le savais fort impatient. Et puis, je n'avais eu aucun ennui. Toutefois, si jamais il lui était arrivé malheur en chemin, je m'en serai voulu. Le petit de onze ans n'aurait pu se défendre et Maman m'aurait tué... Je suis censée veiller sur lui.

Mon petit frère parut vexé que je le considère encore comme un petit garçon. Mais c'était normal, me semblait il, de prendre soin de ses proches. A onze ans, il n'était qu'au tout début de son apprentissage de sorcellerie. Un sorcier ayant suivi sept longues années d'études, même dernier de la classe ne ferait qu'une bouchée de lui. Je ne pouvais ainsi permettre que Gino se mette autant en danger. Non, il avait encore tant de choses à vivre, tant d'avenir devant lui. Je me contentai de lui sourire gentiment :

- Tu es si mignon quand tu te vexes !

Jacceptai la comparaison avec notre mère avec le sourire. Elle était si bonne. Bien qu'ici ce soit son côté protecteur qu'il évoquait, son côté de douceur et de tendresse représentait un modèle pour moi. Je pris donc la phrase comme un compliment. Gino évoqua ensuite le manque de rafraîchissement de la cabane. Il me demanda aussi mon avis. Je réfléchis un instant. Il était vrai que la cabane était vieille, mais elle conservait un certain charme.

- Oui elle est à l'ancienne, toutefois elle a de beaux et élégants meubles. Tu ne trouves pas ?

J'attendis la réponse de mon petit frère, la main sur ma baguette par précaution. Je sondais les alentours pour être prévenu en cas de danger. Hors de question de se laisser surprendre !

Gino fut très surpris de ma réponse. Cela ne m'étonnait guère. Après tout, comment s'attendre à ce que quelqu'un trouve les meubles défraîchis de la cabane Hurlante beaux quand on lui demande un ahis sur les lieux. Selon le jeune Evans, Ces meubles n'étaient pas élégants. Ils entretenaient le mythe. Le mythe, quel mythe me demandai je, intriguée. Je l'interrogeai :

' Entretenir quel mythe exactement ? Précise !

J'etais fort curieuse de découvrir ce que mon petit frère savait sur ces lieux. Même moi qui avait passé sept longues années à Poudlard, je ne connaissais toujours rien ou presque de la cabane Hurlante. Mon frère me fit ensuite remarqué que je n'avais pas usé aujourd'hui de mes pouvoirs de métamorphomage. Ce n'était pas tout à fait juste, j'avais choisi d'avoir les cheveux bruns aujourd'hui et chaque changement résultait demain particularité.Gino m'expliqua qu'il aurait bien aimé être métamorphomage aussi, comme ma grand mère et moi même. Je répondis avec toutes ses questions.

Tu sais, quand mes cheveux prennent une couleur extravagante, c'est quand je ne contrôle pas mes émotions, suite à un changement brutale. Être métamorphomage n'est pas toujours facile aussi. Certes, c'est amusant, mais quand t'es cheveux prennent une horrible couleur verte dès que tu te mets en colère, c'est pas terrible. Si alors tu deviens honteux, ils deviennent tout bleus, c'est encore pire.

Perdus dans ses pensées, le jeune Gino prononça une phrase très étrange. Lors d'un carnaval, j'aurais gagné le concours de la plus jolie perruque. Celui qui me remettrait le prix m'embrasserait et de gêne, mes cheveux seraient devenus bleus. Mais qu'est ce qu'il racontait ? Une prophétie, je ne crois pas. Mon frère avait une grosse imagination après tout...

- Mais d'où sors tu cette histoire ?

Gino recommenca à jouer du piano en entamant une douce mélodie. Je ferais les yeux pour savourer la musique tandis qu'il racontait l'histoire de Dumbledore, l'ancien directeur de Poudlard ayant fait construire cette cabane pour abriter le loup garou Remus Lupin lors de ses transformations Ses amis, refusant de l'abandonner se transformerent en animagus et l'accompagner à la cabane Hurlante tous les ving huit jours. Mon frère avait fini sa chanson. Je rouvris alors les yeux et l'écoutais poser sa question. J'y répondis du mieux que je pus :

- Je ne sais pas trop. Disons que cela dépend de ce à quoi est lié ce bonheur. Souvent, la couleur s'accentue. Imagine que je sois blonde, mon bonheur milluminera et le blond sera plus clair. Si mes cheveux sont roux, le roux sera alors plus intense, plus flamboyant. S'ils sont bruns comme aujourd'hui, alors ils refleteront d'avantage les rayons du soleil, voire scintilleront dans la nuit.

Il me demanda ensuite ce que signifiait le violet que prenait ma grand mère lors des fêtes de famille. Chaque couleur associée étant souvent personnel, il était difficile de répondre. J'essayai yant bien que de mal de satisfaire sa curiosité.

- Tu sais, les couleurs perdent un peu leur sens quand c'est le sorcier qui les choisit. Souvent, c'est l'image qu'il veut refléter, sa couleur préférée qu'il choisit. Par exemple le rouge signifie que je suis en colère, lorsque mes cheveux changent automatiquement et d'une manière incontrôlée par moi. Je ne maîtrise pas toujours mes émotions.

Gino se mit à faire les cents pas dans la pièce. Il me paraissait bien pensif. Soudain, une l'âme de parquet grinça. Surpris, le garçon bondit sur le côté avant de reprendre sa méditation. Il semblait réfléchir. Il parla finalement. Il Supposa que mes cheveux ne pouvaient se changer dans toutes les couleurs, sauf lorsque je ne contrôlais pas mes émotions. Il n'avait pas compris. Je ferais les yeux pour me concentrer et donnai une teinte violette à mes cheveux.

- Tu as mal compris ce que je voulais dire. Je peux très bien changer la couleur de mes cheveux en violet, rose, vert, orange, rouge, bleu. Seulement, je ne le fais pas et je garde des couleurs naturelles comme le roux, le blond, le châtain et le brun. Lorsque mes cheveux prennent des teintes farfelues, c'est parce que je ne contrôle pas mes émotions. Mais cela ne veux pas dire que je ne suis pas capable d'obtenir ces couleurs.

Usant de mes facultés de métamorphomage, je rétrécis mon nez, j'elargis mes lèvres, claircis ma couleur de peau et me fis des cheveux verts. Je souris à mon petit frère, guettant sa réaction. Je songeai que ma particularité était fort amusante. Même si parfois elle me gênait car n'importe qui saurait décrypter mes émotions, j'aimais aussi jouer avec, ebahir les autres et passer inaperçu dans les couloirs.